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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/83

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

je vais m’expliquer franchement. Aussi bien, il me répugne que vous gardiez de moi l’opinion que je suis un homme vulgaire ; je veux que vous sachiez que je suis digne de l’honneur que vous me faites en daignant me recevoir, ne fût- ce qu’un instant.

Caroline le regarda, un peu étonnée ; mais il y avait dans les yeux du jeune homme tant de franchise et de dignité, qu’elle lui dit simplement :

— Parlez, monsieur, je vous écoute.

— Je ne suis pas un homme du monde, madame, je suis un rêveur et un enfant. À Paris, je me sentais mal à l’aise, et j’en suis parti pour voyager. Le jour où je vous ai rencontrée, j’arrivais dans ces belles campagnes où je suis né, où j’ai vécu longtemps. J’avançais, plongé dans ce vague enchantement d’une âme qui écoute murmurer en lui ses émotions et ses chers souvenirs ; je voyais déjà m’apparaître les doux ta-