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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/84

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

bleaux du passé qui me poursuivaient dans le monde, des paysages, de poétiques riens, une robe apparue et disparue dans une charmille, la jeune hôtesse de la petite maison aux volets verts les bras nus et plongés dans la pâte, tandis que la jeune sœur verse le lait fumant dans la fleur de mouture ; mille détails puérils et délicieux, des cerises apportées des vergers dans des paniers de fougère, des rêveries à deux devant une branche d’aubépine, un serrement de main lorsque la première étoile vient trembler à la surface du bleu firmament comme le nénufar à la surface des eaux ; vagues ivresses, bonheurs impossibles, formes éthérées !… voilà de quoi mon âme était remplie jusqu’au bord… C’est à ce moment que vous m’apparûtes, couronnée de fleurs des prés, laissant traîner dans le gazon humide les plis vaporeux de votre peignoir de mousseline… Je ne me demandai pas qui vous étiez,