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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/85

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

comment vous m’apparaissiez là… Vous étiez mon rêve réalisé… Mon idéal avait daigné descendre à ma voix… Encore une fois, madame, pardonnez-moi ; j’ai été coupable envers mon rêve, je ne l’ai point été envers la comtesse de Sohant.

— Vous croyez donc que la comtesse de Sohant n’a rien à vous pardonner, mon cher poëte ? dit Caroline en tendant la main au jeune homme. Eh bien, elle fait plus que de vous absoudre, elle vous offre de grand cœur son amitié.

— Madame !… fit le jeune homme éperdu.

— Oui, mais à une condition : c’est qu’elle sera marraine ; elle y tient plus que jamais.

Lucien eut une violente envie de se jeter aux pieds de Caroline ; pourtant il eut la force de résister, et se contenta de baiser passionnément la main qu’on lui tendait.

— Ah ! madame, s’écria-t-il, je suis le plus heureux des hommes ! Que vous êtes bonne et