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Page:Le oui et le non des femmes.djvu/91

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LE OUI ET LE NON DES FEMMES.

— Mais, pardonnez-moi, madame, de vous parler de moi ; vous me trouvez, n’est-ce pas, bien bizarre et bien audacieux ? Cependant, ajouta-t-il en souriant, au risque de vous dire une extravagance, il faut que je vous avoue que j’ai beau me souvenir que vous êtes la comtesse de Sohant, et que je suis le neveu de vos régisseurs, il me semble qu’il y a entre nous un lien mystérieux que je ne puis définir, une similitude d’idées, de sentiments que comprennent seules les âmes qui aiment les belles et grandes choses. Vous avez consenti à être la marraine d’un enfant dont je dois être le parrain ; n’est-ce pas m’élever jusqu’à vous ? n’est-ce pas me permettre de penser tout haut, et de pouvoir vous dire que, même dans mes rêves les plus fous, les plus insensés, je n’avais rien désiré de plus que cet instant qui me rapproche de vous, que cette nuit qui me donne le droit de me croire votre égal.