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ses qui puissent le rafraîchir. On saigne aussi les cochons à une veine qu’ils ont au-dessous de la queue, à deux doigts des fesses ; et pour ne point manquer cette veine, on en bat l’endroit avec une petite baguette de sarment ou coudrier, afin de la faire enfler. Quand on a tiré assez de sang, on y fait une ligature avec de l’osier ou de la grosse ficelle ; on tient le cochon enfermé pandant deux ou trois jours, jusqu’à ce que la fièvre soit guérie, et on le nourrit avec de l’eau tiède mêlée de deux livres de farine d’orge.

LÈPRE OU LADRERIE.

Quand cette maladie commence, elle rend le porc pesant et endormi, ensuite sa langue, qu’on lui fait tirer avec un bâton, son palais et sa gorge se chargent de petites pustules noirâtres ; les taches gagnent la tête, le cou et tout le corps ; le cochon se porte à peine sur ses pieds de derrière, et la racine de sa soie est toute sanglante ; c’est à ces signes que les langayeurs de porcs qui les visitent, reconnaissent qu’ils sont ladres. Cette maladie est difficile à guérir ; tout ce qu’on peut y faire, c’est de mettre le porc ladre dans un toit à part, de le nettoyer tous les matins soigneusement, et de lui donner toujours une bonne et fraîche litière ; ensuite on le saigne sous la queue ; on le baigne souvent en eau claire, et on le laisse long-temps se promener. Il ne faut point lui épargner l’eau ni la mangeaîlle, et sa nourriture doit être du marc de vin mêlé avec du son et de l’eau.