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l’eau faite, passez-la dans un linge, puis mettez-la dans une bouteille que vous aurez soin de bien boucher. Cette eau se conserve, et même est meilleure ancienne que nouvelle.

L’eau faite avec cynoglosse ou langue de chien, est aussi très-bonne ; mais on ne peut s’en servir qu’en été. En voici la recette :

Mettez 4 poignées de cynoglosse ou langue de chien frottée et écrasée avec les poings, dans trois pots d’eau de fontaine, en y laissant le marc. Cette eau prend la couleur de lessive sous 24 heures. Elle ne se conserve que sept à huit jours, suivant les chaleurs.

Il ne suffit pas seulement de laver les plaies, il faut aussi chaque fois les panser avec de la charpie de corde goudronnée, imbibée de térébenthine, dont on prend un quarteron, et dans laquelle on délaye deux jaunes d’œufs, mettant dans les plaies plusieurs petites lentes, suivant le besoin, sans trop les entasser ; mais cependant de manière qu’elles aillent jusqu’au fond ; il suffit d’y seringuer deux fois par jour l’une de ces eaux, après quoi on met de la poudre à dessécher, dont nous indiquerons la recette à l’article du fourchet (voyez ce mot). On en saupoudre les plaies qu’on veut dessécher, une fois le jour, pendant quatre à cinq jours de suite, sans les envelopper. S’il était trop difficile d’en arrêter le cours, l’on mettrait dans le fond, par plusieurs fois, gros comme un grain de blé de pierre de vitriol de Chypre.

Si dans une plaie il y a apparence de beau-