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dessous de la langue, ou plus bas contre le gosier, où il s’établit une pourriture qui leur fait tomber la langue en vingt-quatre heures, si l’on n’y apporte promptement le remède suivant :

Remède. — I. Il faut racler la plaie, vessie ou crevasse, avec une cuiller ou une pièce d’argent, jusqu’à ce qu’elle saigne bien, en prenant garde surtout que la bête n’avale ce qui se détache en raclant.

II. Laver la plaie avec de l’eau fraîche.

III. Prendre une pièce ou coupon de drap rouge ou écarlate, la tremper dans du vinaigre et du sel, et en frotter la plaie plusieurs fois, la trempant chaque fois ; puis on aura soin de brûler la dite pièce de drap, pour éviter l’infection, et ce morceau de drap ne pourra servir que pour une seule bête malade.

IV. Prendre de l’ail, de la sauge, artichauts sauvages, qu’on appelle autrement joubarbe, et en latin, sempervivum majus, qui croît sur les toits ou murailles ; du plantain, de la racine d’impératoire ; piler le tout ensemble, puis le mêler avec du sel, de l’alun et du vinaigre, et en frotter la plaie et toute la gorge assez longtemps.

Préservatif. — Lorsque ce mal survient dans un pays, les propriétaires des bestiaux doivent avoir soin de visiter souvent la langue et la gorge du bétail et les lui laver de temps en temps avec du vinaigre et du sel, et donner à manger tant au bétail sain que malade, du pain avec de bonnes herbes hachées et mêlées avec du sel.