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LA BREBIS.

Une bonne brebis doit avoir le corps grand, les épaules larges, les yeux gros, clairs et vifs ; le cou gros et droit, le dos large, le ventre grand, les tétines longues ; les jambes menues, courtes, la queue épaisse. Il faut prendre les brebis comme les béliers, à l’âge de deux ans. À sept ou huit ans elles s’affaiblissent. On peut donner trente ou quarante brebis à chaque bélier. Il faut choisir pour l’accouplement les bêtes blanches, ou du moins celles qui n’ont que la face et les pieds tachés.

Quand les brebis sont pleines, il faut empêcher qu’on les effraie, les bien nourrir, les conduire doucement, et les mettre à l’abri de tous les accidens.

Une brebis porte environ cent cinquante jours ; on connaît qu’elle est près de mettre bas par un écoulement de sérosité et de glaires qui sortent des parties naturelles, et que les bergers appellent les mouillures.

Lorsqu’une brebis souffre trop long-temps sans pouvoir mettre bas, il faut, si ce n’est pas par agitation ou échauffement, la saigner. Si on s’aperçoit que ce retard est l’effet de sa faiblesse, on lui fait boire deux verres de piquette, ou de bière, ou de cidre, ou de poiré, ou de vin.

Si l’agneau se présente bien, et sort sans difficulté, on laissera la nature opérer : s’il a peine à sortir, il faut l’aider, en le tirant peu à peu et doucement aux mêmes momens où la brebis fait elle-même des efforts pour le pousser au-dehors. S’il