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se présente mal, il faut tâcher de le retourner : pour être bien, il doit présenter le bout du museau à l’ouverture de la matrice ou portière, et qu’il ait les deux pieds de devant au dessous du museau et un peu en avant ; il faut que ses deux jambes de derrière soient repliées sur son ventre, et s’étendent en arrière, à mesure qu’il sort de la matrice.

Quelques heures après que la brebis aura mis bas, donnez-lui un peu d’eau blanche tiède, de son, de l’orge ou de l’avoine. Si elle fait plus d’un agneau d’une portée, qu’elle soit grasse, et que ses mamelles soient grosses et bien remplies, on peut lui laisser deux agneaux ; mais on lui ôtera nécessairement le troisième. On ne lui en laisse qu’un seul, si elle est faible, ou si elle n’a que peu de lait. L’avoine ou l’orge mêlé avec du son, des raves, des navets, des carottes, des salsifis, des pois cuits, des fèves cuites, des choux, du lierre, augmentent le lait de la mère.

Quand les brebis allaitent trop long-temps, elles maigrissent ou dépérissent, et leur laine perd de sa qualité.

DES AGNEAUX.

Lorsqu’on n’a ni brebis ni chèvre pour allaiter un agneau qui n’a point de mère, on peut lui faire boire du lait tiède de brebis, de chèvre ou de vache ; d’abord, par cuillerée, ensuite par le moyen d’un biberon dont le bec est garni d’un linge, afin que l’agneau puisse sucer ce linge, à peu près comme le mamelon d’une brebis. Il faut avoir soin de le tenir dans un lieu un peu chaud. Si l’on n’avait point de lait, on pourrait donner à l’agneau de l’eau tiède, mêlée de farine d’orge.