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brebis, quant à la nourriture. ; mais quant à l’instinct naturel, celui des chèvres est très-difficile à gouverner.

Un chevrier ne peut guère conduire plus de cinquante chèvres. Ces troupeaux se gouvernent comme ceux de brebis.

Les chèvres coûtent peu, et font un grand profit ; elles aiment les montagnes et les endroits stériles ; mais elles craignent beaucoup le froid : cependant la rosée du matin leur fait du bien.

Leur chair, graisse, lait, peau, poil, et les chevreaux, qu’on nomme aussi cabris, sont d’un grand rapport ; elles coûtent si peu, qu’on ne leur donne du foin que quand elles font leurs petits.

La chair de chevreau est bonne, tendre et délicate, pourvu qu’elle n’ait pas plus de six mois ; celle des chèvres et des boucs châtrés est solide et nourrissante,

Communément on la sale pour la provision de la ferme.

Les chèvres donnent beaucoup plus de lait que les brebis, et ce lait est beaucoup plus sain et meilleur. On trait les chèvres soir et matin pendant cinq ou six mois de l’année, et elles rendent tous les jours quatre pintes de lait, dont on peut faire des fromages, parce qu’il caille aisément. Ceux qui veulent ménager, ne laissent téter le chevreau que quinze jours ou trois semaines.

Une bonne chèvre doit avoir la taille grande, la marche ferme et légère, le poil épais, doux et uni ; les mamelles grosses, et le pis gros et long ; il faut aussi qu’elle soit large du derrière, qu’elle