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Un bon verrat suffit à dix truies ; on ne le fait souer que quand il a un an ; et quand il en a quatre ou cinq, il n’est plus bon à cet usage. Une bonne truie a le corsage long et le ventre ample et large : elle est féconde depuis un an jusqu’à six ou sept, et cochonne deux fois l’année ; elle porte quatre mois, et fait dans le cinquième ses petits, qui sont toujours en fort grand nombre, de dix ou douze au moins.

Les toits ou lieux où l’on met les porcs doivent être bien pavés, afin que les cochons ne fouissent point la terre de leurs étables, et que l’ordure et le mauvais air n’y séjournent point : et pour qu’il n’en dégradent point les murs, on doit les garnir de bonnes planches.

Les cochons, quoique sales, et ne cherchant que l’ordure ou la fange pour s’y vautrer, demandent à être dans leurs étables avec beaucoup de propreté : cela les engraisse presqu’autant que la nourriture. Plus ils sont entretenus proprement, plus ils deviennent gras et forts.

On les mène paître depuis le commencement d’octobre, deux fois par jour, le matin après que la rosée est dissipée, jusqu’à dix heures, et depuis deux heures après midi jusqu’au soir. Depuis le mois d’octobre jusqu’aux neiges, on les laisse paître pendant tout le jour, quand il fait beau.

En quelque temps que ce soit, surtout pendant les chaleurs, il ne faut jamais leur laisser endurer la soif, elle leur cause une petite toux sèche qui les amaigrit tout d’un coup, et leur donne la fièvre. Rien ne les désaltère mieux que le petit-lait, et