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LE POISSON D’OR

tune. Je vous aurais pris à mon service volontiers sans quoi que j’ai ce qu’il me faut en une personne de confiance. Pour tant qu’à la fausse quittance, je vous réitère que je ne l’achèterai pas un sou, ne reconnaissant pas ma signature (pour cause que je n’ai pas pu signer à aucune époque de ma carrière un reçu de ce que je n’ai pas encaissé), mais je vous donne le certificat que vous êtes un honnête homme, plus trompé que trompeur, et n’ayant pas usé de violence avec moi pour me forcer à transiger, comme cela se dit dans les sociétés, à Rennes. Si vous aviez fait comme moi, n’écoutant jamais les clabaudages des calomniateurs, vous ne vous seriez pas mis dans l’embarras et les mauvaises connaissances. Il est encore temps de m’imiter avec toutes les pièces et toujours en règle, malgré ma cruelle maladie de ma tête, que je perds temporairement. Je vous envoie une caisse J. B., contenant quarante bouteilles de vin d’Espagne, pour vous récompenser des soins de votre hospitalité, que ma cruelle maladie m’a mis dans le cas de vous déranger, et je vous salue avec politesse.

B. Bruant. »

« P. S. Ayez l’obligeance de faire savoir à M. le premier président et à. M. le procureur général que je n’accepterai pas leurs aimables invitations, ne comptant pas prendre la peine de venir à l’audience d’appel, comme quoi ça sera bien jugé sans moi par-dessous la jambe, dépourvu de fondement. »


Je la connaissais, la caisse J. B. Et vous aussi, mesdames. C’étaient les mêmes bouteilles du vin même d’Espagne. Le coquin avait de l’esprit à sa