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Elle prit mon bras et je sentis trembler sa main ; elle m’entraîna, rapidement d’abord, jusqu’à ce que nous ayons rejoint son fils et sa nièce. Elle devint alors excessivement aimable avec moi, essayant toujours, par ses remarques et observations, de voir si j’étais vraiment aussi innocent que je le paraissais ; mais mes réponses ne purent que la confirmer dans cette idée et elle fut persuadée qu’elle avait affaire à un garçon absolument vierge. Nous nous promenions, mais elle était évidemment fort préoccupée, restant par moment silencieuse pendant quelques minutes, puis, pressant mon bras, elle faisait sur moi quelques gracieux compliments auxquels je répondais en la regardant droit dans les yeux avec amour et innocence, et en la remerciant de la bonne opinion qu’elle avait de moi.

Dans ces occasions, ses yeux brillaient d’une façon étrange et elle rougissait et pâlissait tour à tour. À un certain moment, elle retira sa main de mon bras pour la poser sur mon épaule. Me serrant en une étreinte qui devint de plus en plus tendre, pendant que sa conversation était plus affectueuse ; elle me prodiguait ses compliments sur ce que son fils avait eu le bonheur de trouver un aussi charmant camarade ; elle s’arrêta alors et, se tournant vers moi, elle m’avoua qu’elle sentait qu’elle m’aimait autant que si j’étais son propre fils et, se baissant gentiment, elle me donna un véritable baiser maternel.

Je la pris par le cou et nos lèvres se rencontrè-

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