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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/68

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Mais l’eau méchamment coule goutte à goutte,
Si bien qu’à l’entour on babille encor
En groupes nombreux au bord de la route.
Voyez-vous de là ce plaisant décor ?
À la fin, pourtant, l’aiguière est pleine ;
Même elle déborde. Et voilà midi !
Jeannette se trouble et fuit hors d’haleine,
Brûlant le pavé d’un pas étourdi.
Il en cuit souvent à qui trop jacasse !
On vit pour cela plus d’un cœur marri…
Toute femme est faible et tout pot se casse…
Jeannette, crois-moi : gare à ton mari !


LXXXVIII

« Quoi ! tous les jours sur le bois, sur la pierre,
Torchon, balai m’exerceront la main !
C’est un abus ! car, enfin, la poussière
Se fait revoir avant le lendemain ! »
Suivent alors d’insolentes paroles.
Mais les griefs, ne se trouvant fondés,
Ressemblent tous à des chimères folles.
Madame rit de ces flots débordés :
« Quoi ! tous les jours il me faudra, ma chère,
Te mettre aussi la cuiller à la main !
C’est un abus. N’emplis pas ta soupière,
Puisque tu dois recommencer demain. »