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bains, théâtre, cirque, arc de triomphe, etc...), mais on a constaté l'existence d'une enceinte fortifiée, - de plusieurs conduites d'eau, - d'un cimetière près du bâtiment des Archives départementales (place Saint-Melaine) ; - on a recueilli des pierres militaires (n° 7 à 11, rue Rallier-du-Baty), - des autels votifs (place Saint-Michel), - des inscriptions, - des débris de toutes sortes, - et près de cinquante mille pièces de monnaie dans la Vilaine (quai Chateaubriand) et sur l'emplacement du bâtiment des Archives départementales. - En outre, la découverte de 1774, près de l'Hôtel d'Artillerie, d'une superbe patère d'or dédiée à Bacchus et de plusieurs autres objets en or, fait supposer qu'il existait près de là un temple de Bacchus (voir n° 17, rue des Dames).- Enfin de nombreuses voies romaines aboutissaient à la ville : la Table Thédosienne cite celles d'Angers, de Corseul et d'Avranches ; l' Itinéraire d'Antonin mentionne celle de Valogne, et on peut y ajouter au moins celles de Carhaix et de Vannes[1], et aussi celles de Nantes et du Mans.

La ville gallo-romaine, sans être une ville de premier ordre, avait donc déjà une certaine importance. Le contexte de deux inscriptions découvertes l'une à la porte Mordelaise, l'autre près de la porte Saint-Michel, semble même indiquer qu'elle possédait dès cette époque une organisation municipale régulière.

Muraille d'enceinte gallo-romaine (1re enceinte)[2].

APPAREIL. - La muraille d'enceinte se composait à sa base d'une maçonnerie confuse de blocs de schiste gris non appareillés, et reliés entre eux par un mortier jaune très dur, mêlé de graviers ; - au-dessus se trouvaient des pierres de granit juxtaposées, accompagnées parfois de débris de monuments et de fûts de colonnes, comme dans toutes les enceintes de cette époque ; - un massif de grandes briques noyées dans un ciment rouge surmontait cette assise de granit ; - enfin, la partie supérieure du mur était formée par des lignes de pierres constituant un petit appareil irrégulier et séparées, de trois rangs en trois rangs, par trois rangées parallèles de briques.

Les assises inférieures de schiste et de granit s'élevaient parallèlement au sol et en suivaient les différentes inclinaisons ; le massif de briques, au contraires, augmentait ou diminuait de hauteur suivant les mouvements du terrain, il dépassait parfois deux mètres et préparait ainsi un lit horizontal aux assises de petit appareil. Il semble, d'après les portions de

  1. Histoire de Bretagne, par A. de la Borderie, I, p. 147, 148.
  2. ibid., 134