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le côté ouest de la rue de Rohan, puis, se dirigeant vers l'ouest, il gagnait le quai Duguay-Trouin entre la rue jusqu'à la place de la Mission jusqu'à l'Hôtel de Ville, et depuis la place des Lices jusqu'à la Vilaine.

On rencontre en différents endroits, non plus le mur gallo-romain complet, mais celui du moyen âge, reconstruit sur ses fondations ; nous citerons les cours des nos 10, 16, 18 de la rue Nantaise, - celle du n° 7 de la rue Rallier-du-Baty, et les nos 4 et 6 de cette rue , - et sur le quai Duguay-Trouin, l'escalier du Cartage, les nos 8, 16 et 18, la cour du n° 28, et le jardin de l'hôtel de Coniac, à l'extrémité ouest du quai. - Le couloir des caves du n° 16 conserve même une portion importante de la muraille primitive, avec ses cordons de briques caractéristiques.

L'enceinte gallo-romaine est datée par la découverte de bornes militaires faite à sa base en 1890, dans le sous-sol du Bazar Parisien (n° 7, rue Rallier-du-Baty). Les plus récentes de ces bornes sont du règne de Tetricus le père (268-273)[1] ; or, on sait que les barbares germains ont ravagé la Gaule à plusieurs reprises de 268 à 278 ; c'est donc probablement à cette époque que remonte le premier mur d'enceinte de Rennes.

PORTES. - La muraille était vraisemblablement percée de quatre portes, comme dans toutes les villes gallo-romaines : la porte Mordelaise, conduisant à Vannes, Carhaix et Corseul, - la porte Chastelière (n° 7, rue Rallier-du-Baty), conduisant à Valognes et à Avranches, - la porte Baudrière ou Baudraère (au sud-est de la rue Beaumanoir), menant au Mans et à Angers, - et la porte Aivière, porta aquaria (au sud de la rue le Bouteiller), conduisant à Nantes[2]. Notons toutefois que les documents anciens ne mentionnent que la deuxième et la quatrième.

L'enceinte formait un hexagone irrégulier et comprenait environ 9 hectares[3], mais ce n'était là que la ville fortifiée, l' oppidum; ses faubourgs et ses villæ s'étendaient, comme dans les autres cités, en dehors des fortifications, et principalement du côté de la Barre Saint-Just (rue de Fougères), dans le quartier du Pont Saint-Martin et sur les coteaux de l'Ille.

La ville entourait alors, on le voit, la Cathédrale actuelle. Il convient toutefois de mentionner, pour mémoire, l'opinion contraire du président de Robien au XVIIIe siècle[4], qui la plaçait plus au nord, sur le coteau de la rive gauche de l'Ille. Il se basait sur les traces d'un mur gallo-

  1. Bulletin de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. XX, 2e partie, p. 85, L. Decombe
  2. Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, t. V, p.559.
  3. Histoire de Bretagne, par A. de la Borderie, I, 133.
  4. Description de la Bretagne, par le président de Robien, p. 11, Biblioth. munic. ms.