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ÉTUDE D’OISEAUX

manger ; et tout cela sans un seul battement d’ailes.

Voilà ce dont vous vous persuaderez quand vous pourrez étudier le grand vautour.

Il n’y a pas d’erreur Je l’ai vu mille fois et plus. J’ai suivi le gyps fulvus des journées entières ; et, s’il n’y a pas de vent, s’il ne survient pas de mauvaise rencontre qui l’effraye, ce sera perpétuellement deux ailes fixes, étendues fond, les pointes se pliant ou s’étendant à peine : pas un seul battement, et tout est produit dans la perfection comme transport, ascension, course et descente.

Et ce n’est pas un accident ! c’est le vol de toute la vie du vautour.

Ce fait si important pour l’aviation est tellement précis, tellement étudié qu’il n’est pas discutable.

Je ne sais comment affirmer à nouveau. Je ne puis que dire à ceux qui n’ont pas vu et qui ne pourront voir : croyez ! Je ne mens pas et j’ai bien vu.

Ce mode de translation peut donc être reproduit par un aéroplane fixe, c’est-à-dire qui ne peut pas produire de battement. Donc avec une simple surface rigide on peut reproduire ce vol, à la condition de posséder les deux directions verticale et horizontale.

Ce vol comme perfection d’effets produits, et tous effets utiles à l’homme, toutes manœuvres qu’il désire pouvoir exécuter, ce vol, dis-je, est si beau qu’il pétrifie, qu’il stupéfie. Chaque fois qu’on le voit, on se morigène de n’avoir pas encore essayé de le reproduire.

C’est si simple ! c’est tellement ce qu’on demande qu’on ne désire rien au-delà ; on se contente de cette simple et grande allure et on n’en veut pas d’autre.

Puis cela semble si aisé à imiter. Ce n’est pas la station dans l’air de tempête comme l’oiseau de mer ; non, ce n’est pas aussi difficile que cela, c’est l’énorme oiseau, lourd comme un mouton, qui se coule douce-