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APPAREILS AÉRIENS

parallèles : courant, contre-courant, état statique du fluide, tout est semblable, moins toutefois la densité et l’élasticité. Ces deux corps, l’air et l’eau, ont été considérés par la Nature comme semblables au point de vue de la pénétration. Elle s’est servi des mêmes moyens pour procurer le glissement. C’est l’huile qui a été employée : l’huile des poissons et des cétacés, graisse huileuse des oiseaux, qui dans l’eau les isole, évite le contact, les empêche en un mot de se mouiller. C’est l’enveloppe gazeuse qui nous est indiquée là : c’est un avis à noter.

Sur la forme spéciale adoptée, il y a ressemblance aussi grande que peut le permettre la différence énorme de poids de ces deux milieux. Dans tous deux, la coupe des nageurs rapide est la même : thon, dauphin, grand-manchot et colymbus major ; poisson, mammifère et oiseau ; l’oiseau qui ne vole pas, parce qu’il n’a pas d’ailes et celui qui au vol est le plus rapide de tous. Elle ne s’est pas occupé de la classe des êtres, peu lui importe !

Pour pénétrer l’eau ou l’air avec le summum de rapidité, il faut la disposition suivante : un cône long juxtaposé sur un cône court. Tout a plié devant ce besoin. Le mammifère, le poisson et l’oiseau se sont moulés sur cette forme particulière.

Il est un fait curieux, c’est que les animaux les plus véloces dans l’eau ne sont pas les poissons, mais des mammifères et des oiseaux. Le phoque vit de poissons ; il ne les prend pas par surprise, donc, il nage mieux que la plupart d’entre eux. Etudiez le lion marin (pelagius monachus) dans une eau transparente, et vous serez devant un magnifique spectacle. La rapidité est telle qu’elle vous semblera indispensable ; vous regarderez une seconde fois, pour vous persuader que vous avez bien vu et que cette masse noire qui a passé avec la vitesse de l’éclair est bien le corps du lion marin. L’eau