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CHAPITRE X.

définitions antérieures, applicables seulement aux fonctions absolument continues, page 159[1].

Une fonction continue sera dite résoluble si, quel que soit l’ensemble fermé de mesure nulle , il existe un intervalle contenant des points de et tel que l’accroissement de sur la partie de située dans soit défini et égal à zéro.

Voici maintenant l’énoncé de M. Denjoy : Pour qu’une fonction soit une totale indéfinie, il faut et il suffit qu’elle soit résoluble.

Cette condition est nécessaire. Si, en effet, est une totale indéfinie et si est un ensemble parfait de mesure nulle, la fonction construite à l’aide de et de est absolument continue dans un intervalle contenant des points de , et par suite, pour la partie de située dans , on a

.

Cette condition est suffisante. D’après le premier énoncé, si n’est pas une totale indéfinie, il existe un ensemble fermé tel que la fonction correspondante ne soit absolument continue dans aucun intervalle contenant des points de à son intérieur ; nous allons montrer que l’on peut même remplacer cet ensemble par un autre de mesure nulle. Pour cela, nous distinguerons trois cas.

a. Supposons que quel que soit l’intervalle contenant à son intérieur des points de , la série , étendue aux parties des intervalles contigus à situées dans , contienne une infinité de termes positifs et de somme infinie.

Choisissons un nombre fini des termes de tels que leur somme surpasse 1 ; soient , …, les intervalles correspondants. Prenons des intervalles ,

  1. La même conclusion est vraie pour toutes les fonctions continues et à variation bornée si l’on suppose pour elles l’accroissement sur un ensemble fermé défini comme il a été dit au Chapitre VIII.