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LA TOTALISATION.

aux points d’un ensemble , de mesure nulle, lequel est l’ensemble des singularités de et de .

Le changement de variable (p. 167)

,

transforme , , en des fonctions absolument continues , , et en , un ensemble d’intervalles enfermant en un ensemble d’intervalles enfermant , les variations totales de et de , dans , en les variations totales de et de , dans .

Or, pour , la variation totale dans est égale à , c’est-à-dire à la variation totale dans tout , parce que est l’ensemble des singularités de . Donc la variation totale de dans est égale à sa variation totale dans et par suite est différente de zéro. Ceci montre que est de mesure non nulle.

Pour , la variation totale dans tend vers zéro avec puisque est absolument continue ; donc la variation totale de est nulle dans et par suite on a, presque partout sur ,

.

Or, en tout point de , donc de , on a

 ;

d’où

, ;

puis

,.

Donc la dérivée de existe et est égale à 1 en tous les points d’un ensemble contenu dans et de même mesure que lui.

En restreignant sans changer sa mesure, nous pouvons même supposer qu’aux points de sont remplies des conditions qui sont presque partout remplies dans la transformée de , donc presque partout dans . Nous admettrons ainsi que les points de ne sont ni origines, ni extrémités d’intervalles contigus à et qu’en ces points les quatre nombres dérivés de la fonction transformée de , , présentent l’une des quatre associations indiquées par le théorème précédent.