Aller au contenu

Page:Lebesgue - Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, 1928.djvu/318

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
CHAPITRE XI.

En d’autres termes,

et

tendent, pour tendant vers zéro, vers les deux limites indiquées. Et comme est différent de zéro, de ceci résulte que

tend vers . Nous ne pouvons cependant pas conclure immédiatement parce que la fonction ne prend pas toutes les valeurs de et que et peuvent donner la même valeur de  ; nous pouvons dire seulement que presque en tout point , donné par une valeur de n’appartenant pas à , et pour laquelle est continue, admet pour dérivée par rapport à . Les points qui ne sont pas donnés par une valeur de grâce à la formule appartiennent à un intervalle dans lequel est constante ; l’ensemble de ces intervalles donne un ensemble fini ou dénombrable de points  ; donc est de mesure nulle par rapport à , et d’ailleurs, dans ces intervalles, la dérivée de est indéterminée. D’autre part, si est point de discontinuité de , en ce point admet bien pour dérivée, d’après le calcul que nous avons fait des sauts de . Donc le théorème est entièrement démontré.

Essayons maintenant de résoudre le problème des fonctions primitives, sans assujettir la fonction , jusqu’ici supposée sommable par rapport à , à aucune condition restrictive. Nous supposons donc donnée la dérivée, partout finie, , d’une fonction inconnue , cette dérivée étant prise par rapport à une fonction à variation bornée donnée .

Il est clair que, pour la détermination de , l’intégration par rapport à sera insuffisante et qu’il faudra nous adresser à une généralisation de la totalisation, puisqu’il faut recourir à l’opération de totalisation lorsque se réduit à la fonction . Or une telle généralisation s’est présentée à nous (p. 261) ; quand nous avons décidé de prendre pour définition de l’intégrale de Stieltjès la formule

,