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CHAPITRE III.


II. — Définition de l’intégrale.

Soit une fonction continue positive, définie dans un intervalle positif , et le domaine que nous lui avons attaché (fig. 1, p. 2). Cherchons si ce domaine est quarrable. Pour cela, divisons en intervalles partiels , , …, . Le plus grand rectangle, de base et dont tous les points font partie du domaine , a pour hauteur la limite inférieure de dans . Le plus petit rectangle, de base et qui contient tous les points du domaine qui se projettent sur , a pour hauteur la limite supérieure de dans .

De ceci résulte que les deux sommes

,

tendent, quand le maximum des tend vers zéro, vers des limites déterminées qui sont les étendues intérieure et extérieure du domaine. Or tend vers zéro, car les fonctions continues sont à oscillation moyenne nulle ; le domaine est donc quarrable.

Si nous employons la méthode du début, si nous appelons intégrale définie de dans l’aire de , nous retrouvons l’intégrale de Cauchy. Il n’y a, entre cette définition et celle de Cauchy, que des différences de forme.

Dans le cas où n’est pas toujours positive, la courbe rencontre l’axe des un nombre fini ou infini de fois et l’on a deux espèces de domaines, les uns au-dessus de , les autres au-dessous. Chacun de ces domaines est quarrable d’après ce qui précède.

La somme des aires de ceux qui sont au-dessus de , diminuée de la somme des aires de ceux qui sont au-dessous, est, par définition, l’intégrale de [1].

Considérons maintenant une fonction quelconque, définie dans l’intervalle positif . Soit l’ensemble des points dont les deux coordonnées sont liées par la seule condition que

  1. Les deux sommes ou séries qui figurent dans cette définition existent bien, puisque l’ensemble de tous les domaines peut être enfermé dans une circonférence de rayon fini.