Page:Lebey - Sur une route de cyprès, 1904.djvu/15

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Il faudrait n’écouter jamais ce que le cœur
Murmure de promesse et suivre son chemin
Avec un lot de fleurs changeantes dans la main
Pour n’en pas élire une où puiser du malheur.

Il faudrait ne pas croire aux appels du bonheur
Surtout si la passante en parle tendrement,
Et sourire toujours de son plus beau serment
Près d’une autre, elle aussi parlant avec douceur.

Mais le cœur se refuse à battre pour lui-même ;
La tendresse apparaît le salut ; le vieux thème
Sollicite partout, la voix insidieuse ;

L’angoisse peu à peu mine et détruit l’effort ;
La solitude éteint ses lampes ; l’ombre endort ;
Et la chair d’une femme éclôt, impérieuse.