Page:Lebey - Sur une route de cyprès, 1904.djvu/16

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JLe jour meurt vers la nuit comme un très long soupir Qui s’aime et se retient à durer plus longtemps, ’Et Vombre semble craindre un peu de s’obscurcir Sur tout ce qui persiste au ciel en flamboyant. Les toits mêlent le gris incertain de leurs tuiles ; Et, pour le prisonnier de la ville mauvaise, Les cheminées de fer aux fumées inutiles Vont regretter les mâts sur un fond de falaises. Partir ? L’ancre qui me retient sur ma discorde Est faite de mon doute et de ma lâcheté ; Mes bras craignent de suivre au but ma volonté, Et je laisse glisser la hache sur la corde. Je me souviens du port qui berçait mes vacances, De la maison y devant la mer, où je suis né ; Je revois la jetée encore qui s’avance, Le phare dans le soir comme un sceptre étoile. »4