LA MORT PASSA…
À deux heures de l’après-midi, un camion apportait au château la nouvelle automobile que le comte d’Aubriais avait commandée, une trente-cinq chevaux Ad-Astra.
Le mécanicien la vérifia, mit le moteur en mouvement. Tout allait bien. À cinq heures, le comte dit :
— J’ai bien envie d’essayer ma voiture.
— Ah ! non, pas aujourd’hui, s’écria sa femme vivement.
— Pourquoi pas aujourd’hui ?
— Ma foi… je ne sais pas… une idée…
Le comte haussa les épaules et, se tournant vers sa fille :
— Où donc est ton frère, Henriette ?
— Paul est allé jusqu’à la mer avec la vingt-chevaux.
— Ah ! c’est vrai, j’oubliais… Et toi, Henriette, veux-tu m’accompagner ?
Tout de suite, la comtesse protesta :
— Tu n’as pas besoin d’elle… cette promenade est absolument inutile…
Le comte la regarda avec étonnement :
— Ah çà ! mais qu’est-ce que tu as ? Nous sortons tous les jours, ou à peu près… Quelle raison aurais-je de ne pas sortir aujourd’hui ?
Elle hésita et répondit :
— Aucune raison, en effet… c’est enfantin de ma part… Apprête-toi, Henriette… Serez-vous longtemps partis ?
— Oh ! non, un petit tour seulement… jusqu’à Faîne-le-Dun. À sept heures, nous serons ici… à sept heures exactement,
— Quelle route prenez-vous ?