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“813”
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Valenglay en se levant, et je vous fais toutes mes excuses, mon cher Lenormand, et mon humble confession : j’étais sur le point de vous lâcher… mais en plein ! Demain, j’attendais le préfet de Police et M. Weber.

— Je le savais, monsieur le Président.

— Pas possible.

— Sans quoi, me serais-je dérangé ? Aujourd’hui vous voyez mon plan de bataille. D’un côté je tends des pièges où l’assassin finira par se prendre : Pierre Leduc ou Steinweg me le livreront. De l’autre côté je rôde autour de Lupin. Deux de ses agents sont à ma solde et il les croit ses plus dévoués collaborateurs. En outre, il travaille pour moi, puisqu’il poursuit, comme moi, l’auteur du triple assassinat. Seulement il s’imagine me rouler, et c’est moi qui le roule. Donc, je réussirai, mais à une condition…

— Laquelle ?

— C’est que j’aie les coudées franches, et que je puisse agir selon les nécessités du moment sans me soucier du public qui s’impatiente et de mes chefs qui intriguent contre moi.

— C’est convenu.

— En ce cas, monsieur le Président, d’ici quelques jours je serai vainqueur ou je serai mort.

II

À Saint-Cloud. Une petite villa située sur l’un des points les plus élevés du plateau, le long d’un chemin peu fréquenté.