Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/18

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je pressens, je ne serai plus seulement le Maître du Cap, mais le maître aussi d’autres royaumes… Rudolf Kesselbach, le fils du chaudronnier d’Augsbourg, marchera de pair avec bien des gens qui, jusqu’ici, le traitaient de haut… Il aura même le pas sur eux, Chapman, il aura le pas sur eux, soyez-en certain… et si jamais…

Il s’interrompit, regarda Chapman comme s’il regrettait d’en avoir trop dit, et cependant, entraîné par son élan, il conclut :

— Vous comprenez, Chapman, les raisons de mon inquiétude… Il y a là, dans ce cerveau, une idée qui vaut cher… et cette idée, on la soupçonne peut-être… et l’on m’épie… j’en ai la conviction…

Une sonnerie retentit.

— Le téléphone, dit Chapman…

— Est-ce que, par hasard, murmura M. Kesselbach, ce serait…

Il prit l’appareil.

— Allô !… De la part de qui ? Le Colonel ?… Ah ! Eh bien ! oui, c’est moi… Il y a du nouveau ?… Parfait… Alors je vous attends… Vous viendrez avec vos hommes ? Parfait… Allô ! Non, nous ne serons pas dérangés… je vais donner les ordres nécessaires… C’est donc si grave ?… Je vous répète que la consigne sera formelle… mon secrétaire et mon domestique garderont la porte, et personne n’entrera. Vous connaissez le chemin, n’est-ce pas ? Par conséquent, ne perdez pas une minute.

Il raccrocha le récepteur, et aussitôt :

— Chapman, deux messieurs vont venir… Oui, deux messieurs… Edwards les introduira…