pas réussi à le faire parler. Sans quoi tu te passerais de mes services.
— Et alors ?
— Alors, je refuse !
Les deux hommes se dressèrent de nouveau, implacables et violents.
— Je refuse, articula Sernine. Lupin n’a besoin de personne, lui, pour agir. Je suis de ceux qui marchent seuls. Si tu étais mon égal, comme tu le prétends, l’idée ne te serait jamais venue d’une association. Quand on a la taille d’un chef, on commande. S’unir, c’est obéir. Je n’obéis pas !
— Tu refuses ? tu refuses ? répéta Altenheim, tout pâle sous l’outrage.
— Tout ce que je puis faire pour toi, mon petit, c’est de t’offrir une place dans ma bande. Simple soldat, pour commencer. Sous mes ordres, tu verras comment un général gagne une bataille… et comment il empoche le butin, à lui tout seul, et pour lui tout seul. Ça colle, pioupiou ?
Altenheim grinçait des dents, hors de lui. Il mâchonna :
— Tu as tort, Lupin… tu as tort… Moi non plus je n’ai besoin de personne, et cette affaire-là ne m’embarrasse pas plus qu’un tas d’autres que j’ai menées jusqu’au bout… Ce que j’en disais, c’était pour arriver plus vite au but, et sans se gêner.
— Tu ne me gênes pas, dit Lupin, dédaigneusement.
— Allons donc ! si l’on ne s’associe pas, il n’y en a qu’un qui arrivera.
— Ça me suffit.