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Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/291

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“813”
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cette époque, de reconstituer la vérité et de concourir à mon salut. Par conséquent, seul, vous êtes à même de parer au nouveau coup qui me menace. C’est ce que M. le Préfet de police a compris lorsque je lui ai exposé la situation…

— Je m’étonnais, en effet, qu’on vous eût autorisé…

— Le refus était impossible, mon cher prince. Votre intervention est nécessaire dans une affaire où tant d’intérêts sont en jeu, et des intérêts qui ne sont pas seulement les miens, mais qui concernent les personnages haut placés que vous savez…

Lupin observait le gardien du coin de l’œil. Il écoutait avec une vive attention, le buste incliné, avide de surprendre la signification secrète des paroles échangées.

— De sorte que ?… demanda Lupin.

— De sorte que, mon cher prince, je vous supplie de rassembler tous vos souvenirs au sujet de ce document imprimé, rédigé en quatre langues, et dont le début tout au moins avait rapport…

Un coup de poing sur la mâchoire, un peu en dessous de l’oreille… le gardien-chef chancela deux ou trois secondes, et, comme une masse, sans un gémissement, tomba dans les bras de Lupin.

— Bien touché, Lupin, dit celui-ci. C’est de l’ouvrage proprement « faite ». Dites donc, Steinweg, vous avez le chloroforme ?

— Êtes-vous sûr qu’il est évanoui ?

— Tu parles ! Il en a pour trois ou quatre minutes… mais ça ne suffirait pas.