— Hein ! votre liberté… mais je ne puis rien… Cela regarde votre pays… la justice… Je n’ai aucun pouvoir.
Lupin s’approcha et, baissant encore la voix :
— Vous avez tout pouvoir, Sire… Ma liberté n’est pas un événement si exceptionnel qu’on doive vous opposer un refus.
— Il me faudrait donc la demander ?
— Oui.
— À qui ?
— À Valenglay, président du Conseil des ministres.
— Mais M. Valenglay lui-même, ne peut pas plus que moi…
— Il peut m’ouvrir les portes de cette prison.
— Ce serait un scandale.
— Quand je dis : ouvrir… entr’ouvrir me suffirait… On simulerait une évasion, le public s’y attend tellement qu’il n’exigerait aucun compte.
— Soit… soit… Mais jamais M. Valenglay ne consentira…
— Il consentira.
— Pourquoi ?
— Parce que vous lui en exprimerez le désir.
— Mes désirs ne sont pas des ordres pour lui.
— Non, mais une occasion d’être agréable à l’Empereur en les réalisant. Et Valenglay est trop politique…
— Allons donc, vous croyez que le gouvernement français va commettre un acte aussi arbitraire pour la seule joie de m’être agréable ?
— Cette joie ne sera pas la seule.