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“813”
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paré le café, je te l’assure… Et à moins que ce ne soit toi…

— Oh ! Sire !

— Eh ! bien, cherche… perquisitionne… Tu as deux cents hommes à ta disposition, et les communs ne sont pas si grands ! Car enfin, le bandit rôde par là, autour de ces bâtiments… du côté de la cuisine… que sais-je ? Va ! Remue-toi !

Toute la nuit, le gros Waldemar se remua consciencieusement, puisque c’était l’ordre du maître, mais sans conviction, puisqu’il était impossible qu’un étranger se dissimulât parmi des ruines aussi bien surveillées. Et de fait, l’événement lui donna raison : les investigations furent inutiles, et l’on ne put découvrir la main mystérieuse qui avait préparé le breuvage soporifique.

Cette nuit, Lupin la passa sur son lit, inanimé. Au matin le docteur, qui ne l’avait pas quitté, répondit à un envoyé de l’Empereur que le malade dormait toujours.

À neuf heures, cependant, il fit un premier geste, une sorte d’effort pour se réveiller.

Un peu plus tard il balbutia :

— Quelle heure est-il ?

— Neuf heures trente-cinq.

Il fit un nouvel effort, et l’on sentait que, dans son engourdissement, tout son être se tendait pour revenir à la vie.

Une pendule sonna dix coups.

Il tressaillit et prononça :

— Qu’on me porte… qu’on me porte au palais.

Avec l’approbation du médecin, Waldemar appela ses hommes et fit prévenir l’Empereur.