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“813”
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s’efforçait de deviner les pensées qui l’assiégeaient.

Il se précipita vers elle avec une agitation extrême.

— Vous le connaissiez ? Qui était-ce ? Qui est-ce ? Qui est-ce ? Et pourquoi n’avez-vous rien dit ? Où l’avez-vous connu ? Parlez… Répondez… Je vous en prie…

— Non, dit-elle.

— Il le faut, cependant… il le faut… Songez donc ! Louis de Malreich, l’assassin ! le monstre !… Pourquoi n’avez-vous rien dit ?

À son tour, elle posa les mains sur les épaules de Lupin, et elle déclara, d’une voix très ferme :

— Écoutez, ne m’interrogez jamais parce que je ne parlerai jamais… C’est un secret qui mourra avec moi… Quoi qu’il arrive, personne ne le saura, personne au monde, je le jure…

II

Durant quelques minutes, il demeura devant elle, anxieux, le cerveau en déroute.

Il se rappelait le silence de Steinweg, et la terreur du vieillard quand il lui avait demandé la révélation du secret terrible. Dolorès savait, elle aussi, et elle se taisait.

Sans un mot, il sortit.

Le grand air, l’espace, lui firent du bien. Il franchit les murs du parc, et longtemps erra à travers la campagne. Et il parlait à haute voix :