Page:Leblanc - Contes Heroïques, parus dans Le Journal, 1915-1916.djvu/23

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— Depuis, il a fallu continuer, des jours et des jours, et je croyais bien que j’en sortirais pas, tellement il y avait de Boches autour de moi, quand tout à coup, la semaine passée, j’en ai vu qui fichaient le camp en arrière… et toute l’armée a défilé… Enfin ! J’étais tranquille, mais dans quel état, mon capitaine ! Bref, me voici. Ah ! j’en ai fait du chemin ! Misère ! Et toujours cette machine-là sur le dos !

Je lui demandai :

— Pourquoi ne t’en es-tu pas déchargé, comme de l’autre ? Quelques bibelots dorés ne valaient pas…

Il rougit un peu.

— C’est que, mon capitaine, ce n’est pas cela que j’ai gardé… non… Puisque j’avais le choix, il m’a semblé…

— Enfin, quoi ! Je suppose que tu ne t’es pas crevé pour un morceau de bois ?

— Eh bien, voilà… justement…