Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
257
un amour

s’agenouilla et, lui prenant la tête, l’embrassa doucement et désespérément.

Elle lui dit d’un ton sourd :

— Écoute, Jacques… j’ai à te parler…

Il l’interrompit :

— Non, ne te fatigue pas…

— Si, insista-t-elle, il faut que je te parle.

Elle mit sa main dans celle de son amant et commença :

— Je n’ose pas… c’est si mal ce que j’ai fait… il faut me pardonner… mon Jacques… je t’aimais tant… je ne pouvais vivre sans toi… mais maintenant… puisque c’est fini… je ne veux plus que tu me croies coupable… je t’ai vu si malheureux… et puis, ça va te faire plaisir… beaucoup… écoute… oh !… pardon… tu sais… quand je t’ai dit… un soir… que j’étais la… maîtresse de M. Beaugrand… eh bien… eh bien… je mentais.

Civialle eut un mouvement et se leva :

— Non, ne bouge pas, poursuivit-elle, reste là… écoute… écoute bien… je vais t’expliquer… tu comprendras… autrefois… tu te rappelles… tu m’as quittée… j’ai cherché pourquoi… et j’ai deviné… tu ne m’aimais plus parce que… parce