Page:Leblanc - L'âme du père Vivandieu, paru dans Le Figaro, 16-11-1895.djvu/6

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comme responsable de ton bonheur. Or, tu es malheureuse. Je suis trop âgé, nos goûts sont dissemblables. Tu as des aspirations légitimes vers un autre idéal, et tu es en droit d’en exiger l’assouvissement. Je te propose donc une séparation momentanée. Tu iras à Paris. Je te servirai une pension suffisante, et tu resteras là-bas le temps qu’il te plaira, vivant à ta guise, ne devant de comptes à personne. Le jour où quelque motif, lassitude, expérience, te fera regarder cette demeure comme l’unique refuge désirable, souviens-toi que j’y suis seul. »


» Elle rougit, puis se penchant vers moi, elle me baisa la main.

« — Vous êtes bon, mon ami, j’accepte… mais soyez sûr que je reviendrai. »

» Le soir, elle partit. Depuis, j’attends. »


Une émotion violente me contraignait au silence. Il reprit, de la même voix simple :