Elle l’accompagna jusqu’à la porte du vestibule. À son retour, je prononçai pensivement :
— Tu es bonne, mère.
Ma tendresse frissonnait et j’eus envie de l’embrasser à mon tour. Elle se raidit.
— En quoi suis-je bonne ?
— En ce que tu agis souvent, comme tout à l’heure, contrairement à tes idées et aux habitudes de ton monde, mais selon la vraie et simple bonté.
— J’aime beaucoup Geneviève, et je le lui ai montré d’autant plus que j’avais à lui faire de la peine.
— Tu ne lui as pas fait de peine.
— Si, en la reconduisant je lui ai demandé s’il ne valait pas mieux, à son avis, qu’elle ne vint pas pendant quelque temps… J’ai prétexté des potins, des médisances.
— Tu as dit cela ! m’écriai-je avec irritation, tu as eu le courage de dire cela à Mme Darzas ?
Elle déclara d’un ton ferme :
— Pascal, l’intrigue recommence comme à Bellefeuille. Vous aviez rendez-vous ici, chez moi, c’est un rôle que je n’accepte pas. Non seulement je me refuse à te servir de complice, mais je lutterai avec toute mon énergie et mon indignation.
Je baissai la tête. Que d’animosités s’amassaient autour de mon pauvre amour ! Mère aussi s’attrista.
— Chaque fois je m’aperçois que nous différons davantage. L’avenir ne sera pas gai si tu persistes dans les mêmes erreurs. Ainsi quel est ce besoin ridicule de discourir à tort et à travers et de scan-