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Page:Leblanc - L’Éclat d’obus, 1916.djvu/145

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L’ÉCLAT D’OBUS
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« Ou du moins, si je n’ai pas rêvé en voyant une femme dans ma chambre, je rêvais lorsque cette femme me parut avoir ton visage. Hallucination… délire… À force de regarder ton portrait et de penser à toi, j’ai donné à l’inconnue le visage que je connaissais, et c’est elle, et non pas toi, qui avait cette expression odieuse.

« Et alors je ne boirai pas de cette eau. Ce qu’elle a versé, c’est du poison sans doute… ou peut-être de quoi m’endormir profondément et me livrer au prince… Et je songe à la femme qui se promène parfois avec lui…

« Mais je ne sais rien… Je ne comprends rien… Mes idées tourbillonnent dans mon cerveau épuisé…

« … Bientôt trois heures… J’attends Rosalie. La nuit est calme. Aucun bruit dans le château ni aux alentours.

« … Trois heures sonnent. Ah ! me sauver d’ici !… être libre !