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Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/196

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L’AGENCE BARNETT ET Cie

née toute défaillante vers l’automobile. En revenant de Chartres, après avoir embrassé son fils mort, Christiane, dans une crise de désespoir, s’était tuée.

« Que décidez-vous, mon général ? demanda Jim Barnett.

— De proclamer la vérité. Si Jean ne l’a pas fait, c’est évidemment pour ne pas accuser la morte, mais c’est aussi pour ne pas m’accuser, moi qui porte la responsabilité de la douloureuse histoire. Cependant, quoique certain que le maître d’école de Chartres ne le trahirait pas, et non plus le gardien de la paix Rimbourg, il a tout de même voulu que cette vérité ne fût pas anéantie, et que le destin pût remettre les choses à leur place. Puisque vous y avez réussi, monsieur Barnett…

— J’y ai réussi, mon général, grâce à mon ami Béchoux, ne l’oublions pas. Si Béchoux ne m’avait pas amené l’agent Rimbourg et son bâton blanc, je perdais la partie. Remerciez Béchoux, mon général.

— Je vous remercie tous deux. Vous avez sauvé mon fils, et je n’hésite pas à remplir mon devoir. »

Béchoux approuva le général Desroques. Impressionné par les événements, mettant de côté tout amour-propre, il renonçait à intercepter les documents que recherchait la police. Sa conscience d’homme l’emportait sur sa conscience professionnelle. Mais, comme le général se retirait dans sa chambre, il s’approcha de Barnett, lui frappa sur l’épaule et dit brusquement :

« Je vous arrête, Jim Barnett. »

Et il dit cela d’un ton naïf et convaincu, comme un homme qui sait parfaitement que sa menace est vaine, mais qui la lance quand même par scrupule, et pour ne