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III

LA PARTIE DE BACCARA

Au sortir de la gare, Jim Barnett trouva l’inspecteur Béchoux, qui lui prit le bras et l’emmena rapidement.

« Pas une minute à perdre. D’un instant à l’autre la situation peut empirer.

— Le malheur me semblerait beaucoup plus grand, dit Jim Barnett avec logique, si je savais de quelle situation il s’agit. Je suis venu sur votre télégramme, et sans le moindre renseignement.

— C’est ainsi que je l’ai voulu, dit l’inspecteur.

— Vous ne vous défiez donc plus de moi, Béchoux ?

— Je me défie toujours de vous, Barnett, et de vos façons de régler le compte des clients de l’Agence Barnett. Mais, en l’occurrence, rien à prélever, mon cher. Pour une fois il faut travailler à l’œil. »

Jim Barnett sifflota. Cette perspective ne semblait pas le tourmenter. Béchoux le regarda de travers, inquiet déjà, et avec l’air de dire : « Toi, mon bonhomme, si je pouvais me passer de tes services !… »

Ils arrivèrent dans la cour. Une automobile de maître attendait à l’écart, où Barnett vit une dame au beau visage dramatique, d’une pâleur impressionnante. Ses yeux étaient remplis de larmes, ses lèvres crispées par l’angoisse. Elle poussa aussitôt la portière, et Béchoux fit les présentations.