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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/233

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L’AIGUILLE CREUSE
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yeux rougis de larmes avaient regardé… Et ils n’osaient le prendre et le fouiller, comme s’ils avaient eu l’impression d’un sacrilège…

— Voyons, monsieur Beautrelet, c’est une tâche qui vous incombe.

Il prit le livre d’un geste anxieux. La description correspondait bien à celle que l’auteur de la brochure en avait donnée. D’abord une couverture de parchemin, parchemin sali, noirci, usé par places, et, au-dessous, la vraie reliure, en cuir rigide.

Avec quel frisson Beautrelet s’enquit de la poche dissimulée ! Était-ce une fable ? Ou bien retrouverait-il encore le document écrit par Louis XVI, et légué par la reine à son ami fervent ?

À la première page, sur la partie supérieure du livre, pas de cachette.

— Rien, murmura-t-il.

— Rien, redirent-ils en écho, palpitants.

Mais à la dernière page, ayant un peu forcé l’ouverture du livre, il vit tout de suite que le parchemin se décollait de la reliure. Il glissa les doigts… Quelque chose, oui, il sentit quelque chose… un papier…

— Oh ! fit-il victorieusement, voilà… est-ce possible !