Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
226
L’AIGUILLE CREUSE

hybride, mêlée de Renaissance et de Louis-Philippe, mais ayant grand air tout de même avec ses quatre tourelles et son pont-levis emmailloté de lierre.

Isidore sentait son cœur battre en approchant. Touchait-il réellement au terme de sa course ? Le château contenait-il la clef du mystère ?

Il n’était pas sans crainte. Tout cela lui semblait trop beau, et il se demandait si, cette fois encore, il n’obéissait pas à un plan infernal, combiné par Lupin, si Massiban n’était pas, par exemple, un instrument entre les mains de son ennemi.

Il éclata de rire.

— Allons, je deviens comique. On croirait vraiment que Lupin est un monsieur infaillible qui prévoit tout, une sorte de dieu tout-puissant, contre lequel il n’y a rien à faire. Que diable ! Lupin se trompe, Lupin, lui aussi, est à la merci des circonstances, Lupin fait des fautes, et c’est justement grâce à la faute qu’il a faite en perdant le document, que je commence à prendre barre sur lui. Tout découle de là. Et ses efforts, en somme, ne servent qu’à réparer la faute commise.

Et joyeusement, plein de confiance, Beautrelet sonna.