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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/334

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L’AIGUILLE CREUSE

pu me compliquer l’attaque… mais tu es un délicat, toi !

Il s’était dirigé vers un grand triptyque de Van den Weiden, qui représentait les Rois Mages. Il replia le volet de droite et découvrit ainsi une petite porte dont il saisit la poignée.

— Bonne chasse, Ganimard, et bien des choses chez toi !

Un coup de feu retentit. Il bondit en arrière.

— Ah canaille, en plein cœur ! T’as donc pris des leçons ? Fichu le roi mage ! En plein cœur ! Fracassé comme une pipe à la foire…

— Rends-toi, Lupin ! hurla Ganimard dont le revolver surgissait hors du panneau brisé et dont on apercevait les yeux brillants… Rends-toi, Lupin !

— Et la garde, est-ce qu’elle se rend ?

— Si tu bouges, je te brûle…

— Allons donc, tu ne peux pas m’avoir d’ici !

De fait, Lupin s’était éloigné, et si Ganimard, par la brèche pratiquée dans la porte, pouvait tirer droit devant lui, il ne pouvait tirer ni surtout viser du côté où se trouvait Lupin.

La situation de celui-ci n’en était pas moins terrible, puisque l’issue sur laquelle il comptait, la petite porte du triptyque, s’ouvrait en face de Ganimard. Essayer de s’enfuir, c’était