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Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/62

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L’AIGUILLE CREUSE

duite exemplaire. Votre père habitant la province, vous sortez une fois par mois chez son correspondant, M. Bernod, lequel ne tarit pas d’éloges à votre endroit.

— De sorte que…

— De sorte que vous êtes libre, Monsieur Isidore Beautrelet.

— Absolument libre ?

— Absolument. Ah ! toutefois j’y mets une petite, une toute petite condition. Vous comprenez que je ne puis relâcher un monsieur qui administre des narcotiques, qui s’évade par les fenêtres, et que l’on prend ensuite en flagrant délit de vagabondage dans les propriétés privées, que je ne le puis sans une compensation quelconque.

— J’attends.

— Eh bien ! nous allons reprendre notre entretien interrompu, et vous allez me dire où vous en êtes de vos recherches… En deux jours de liberté vous avez dû les mener très loin ?

Et comme Ganimard s’apprêtait à sortir, avec une affectation de dédain pour ce genre d’exercice, le juge s’écria :

— Mais pas du tout, Monsieur l’inspecteur, votre place est ici… Je vous assure que M. Isidore Beautrelet vaut la peine qu’on l’écoute.