Page:Leblanc - L’Aiguille creuse, 1912.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
L’AIGUILLE CREUSE
49

M. Isidore Beautrelet, d’après mes renseignements, s’est taillé au lycée Janson de Sailly une réputation d’observateur auprès de qui rien ne peut passer inaperçu, et ses condisciples, m’a-t-on dit, le considèrent comme votre émule, comme le rival d’Herlock Sholmès.

— En vérité ! fit Ganimard, ironique.

— Parfaitement. L’un d’eux m’a écrit : « Si Beautrelet déclare qu’il sait, il faut le croire, et, ce qu’il dira, ne doutez pas que ce soit l’expression exacte de la vérité. » Monsieur Isidore Beautrelet, voici le moment ou jamais de justifier la confiance de vos camarades. Je vous en conjure, donnez-nous l’expression exacte de la vérité.


Isidore écoutait en souriant, et il répondit :

— Monsieur le juge d’instruction, vous êtes cruel. Vous vous moquez de pauvres collégiens qui se divertissent comme ils peuvent. Vous avez bien raison, d’ailleurs, je ne vous fournirai pas d’autres motifs de me railler.

— C’est que vous ne savez rien, Monsieur Isidore Beautrelet.

— J’avoue, en effet, très humblement, que je ne sais rien. Car je n’appelle pas « savoir