Page:Leblanc - La Cagliostro se venge, paru dans Le Journal, 1934.djvu/101

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Il força proprement les serrures et il pensait avec ironie que, quand il fouillait des tiroirs, il n’avait pas, pour le métier de cambrioleur, cette aversion vengeresse qui le secouait quand le cambriolage était effectué par un autre.

L’essentiel, en l’occurrence, était de réussir. Il réussissait. Une découverte le récompensa, d’une importance considérable.

Dans un même carton, placé au fond d’un tiroir secret, il trouva deux douzaines de lettres, d’une écriture féminine, non signées, mais dont certains détails marquaient la provenance. Elles avaient été écrites par la mère d’Élisabeth et de Rolande, et elles prouvaient que, malgré les apparences, Mme Gaverel était encore fidèle à son mari, lors de la rupture entre les deux hommes.

Ce n’est que plus tard que l’on avait le droit de supposer, à quelques allusions voilées et à un accent plus attendri de la correspondance, qu’elle avait cédé à l’amour de Georges Dugrival. En conséquence, si l’une des deux sœurs était la fille de Georges Dugrival, ce ne pouvait être que Rolande.

Mais cela personne ne l’avait su, et personne n’avait le droit de l’affirmer, et, sans aucun doute possible, Rolande ignorait le secret de sa naissance, et devait l’ignorer toujours. C’était même une des préoccupations de la mère, et l’une des phrases les plus précises disait : « Qu’elle ne sache jamais rien, je vous en supplie… »