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préparé Barthélemy et Simon, Thomas Le Bouc était là.

Raoul passa son revolver de la poche de son pantalon dans la poche de son veston, bien à portée de sa main. Précaution nécessaire : le personnage était dangereux.

— Entrez, dit-il, lorsque son domestique eut frappé.

La porte s’ouvrit. Le Bouc fut introduit, mais un autre Le Bouc, d’une classe sociale plus élevée, avec un costume propre, un pli au pantalon, et, sur la tête, un chapeau qui était en bon état. Il se tenait bien droit, d’aplomb sur ses jambes, le torse carré.

Les deux hommes se regardèrent quelques secondes. Tout de suite, Raoul fut persuadé que Le Bouc ne reconnaissait pas en lui le Gentleman du Zanzi-Bar et n’établissait aucun rapprochement entre le déclassé qu’il avait jeté à l’eau et Raoul d’Averny, propriétaire du Clair-Logis.

Il lui dit :

— Vous êtes bien la personne que j’ai chargée, par l’intermédiaire d’une agence, de reconstituer la vie de Félicien Charles ?

— Non.

— Tiens !… Mais qui donc êtes-vous ?

— Je suis quelqu’un qui a pris la place de cette personne.

— Dans quelle intention ?

Thomas prononça :

— Nous sommes seuls ? On ne nous dérangera pas ?

— Vous craignez donc que nous ne soyons dérangés ?

— Oui.

— Pourquoi ?