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LE ROMAN D’UNE JEUNE FILLE

vouloir pour faire le bien, pour désarmer les rancunes, pour guérir les plaies, pour donner envie d’être bon et indulgent. Il vous suffit d’être, et tout s’ennoblit autour de vous. »

Elle écoutait en souriant. De lui, elle acceptait les éloges et ne rougissait pas. Il eût loué sa beauté et détaillé tous ses charmes, qu’elle n’eût pas baissé les yeux. Il ne pouvait l’atteindre en sa pudeur de jeune fille.

Un matin, le lendemain d’un jour où Gilberte n’avait pas été chez Mme de la Vaudraye, Adèle arriva tout essoufflée de la ville.

« Ah ! madame, voilà-t-il pas une affaire ! hier à la soirée, M. Simare fils.

— Mais il est absent, interrompit Gilberte.

— Il est revenu, et, hier, à la soirée, lui et M. Guillaume, pendant le duo de Mireille… ils se sont dit des mots à part… on les a entendus se disputer… Il paraitrait que M. Simare père avait raconté une histoire pas très convenable et que M. Guillaume s’en est pris au fils.

— Oh ! c’est encore ma faute », se dit Gilberte, qui ne douta point que Guillaume n’eût profité de la première occasion pour amener une rupture.

Elle demanda :

« On ne sait rien de plus ?

— Non, rien… la chaisière a vu tout à l’heure deux officiers qui sonnaient chez les Simare, et puis M. Guillaume aurait retenu le landau de l’hôtel pour tantôt… mais ça n’a pas de rapport. »

Sans prévoir les conséquences possibles d’une alter-