Page:Leblanc - La Robe d’écailles roses, 1935.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
LE ROMAN D’UNE JEUNE FILLE

soigneusement. Elle est toujours en votre possession ?

— Je ne sais pas… mère ne m’a jamais dit… Est-ce cela ? » demanda-t-elle,

Le notaire prit sur la cheminée deux grosses serviettes de cuir et les ouvrit. Il fut stupéfait.

« Et voilà ce que vous laissez traîner ?… des titres au porteur ? »

Gilberte rougit, pressentant quelque faute énorme. Il compta les feuilles, fit des calculs, et lui dit :

« Vous êtes très riche, mademoiselle.

— Ah ! fit-elle distraitement… en effet… mère m’a raconté. »

Après un silence où il l’observa avec une surprise croissante, il reprit :

« Et les papiers de votre mère, de votre père, vous les avez ?

— Quels papiers ?

— Mais leurs actes de naissance, le vôtre, l’acte de leur mariage, bref tout ce qui composait leur état civil et qui constitue le vôtre ?

— Je ne les ai pas.

— Mais ils sont quelque part… Vous avez bien une indication à me donner à ce propos ?

— Non… Ah ! cependant il me semble que l’on a causé devant moi, une fois, de papiers perdus… ou plutôt brûlés dans un incendie… ou bien… enfin je ne suis pas très sûre…

— Voyons, voyons, s’écria Me Dufornéril, nous nous égarons, il vaut mieux reprendre les choses du début. Où êtes-vous née ?

— Je ne sais pas.