Aller au contenu

Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avait un que je connaissais, ayant joué Véronique l’hiver dernier, dans une réunion d’amateurs. Alors, tous, ils m’ont suppliée de prendre pour un soir la place de Léonide Balli. Ils étaient si désolés, si embarrassés, que j’ai dû leur rendre ce service. Nous avons prévenu le directeur à Toulouse, qui, au dernier moment, a résolu de ne pas faire d’annonce et de laisser croire que j’étais Léonide Balli.

Raoul conclut :

— Vous n’êtes pas actrice… J’aime mieux cela… J’aime mieux que vous soyez simplement la jolie pensionnaire de Sainte-Marie.

Elle fronça les sourcils.

— Continuez.

Il reprit aussitôt :

— Le monsieur qui a levé sa canne sur Marescal au sortir de la pâtisserie du boulevard Haussmann, c’était votre père.

— Mon beau-père.

— Son nom ?

— Brégeac.

— Brégeac ?

— Oui, directeur des affaires judiciaires au ministère de l’intérieur.

— Et, par conséquent, le chef direct de Marescal ?

— Oui. Il y a toujours eu antipathie de l’un à l’autre. Marescal, qui est très soutenu par le ministre, essaye de supplanter mon beau-père, et mon beau-père cherche à se débarrasser de lui.

— Et Marescal vous aime ?

— Il m’a demandée en mariage. Je l’ai repoussé. Mon beau-père lui a