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Page:Leblanc - La demoiselle aux yeux verts, paru dans Le Journal, du 8 déc 1926 au 18 jan 1927.djvu/209

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Raoul poursuivit :

— Donc crime inutile, mais dont les conséquences se feront durement sentir, bien que la justice n’en ait jamais rien su. D’abord, un des complices, Jacques Ancivel, effrayé, s’embarque pour l’Amérique. Avant de partir, il confie tout à sa femme. Celle-ci se présente chez Brégeac et l’oblige, sous peine de dénonciation immédiate, à signer un papier par lequel il revendique toute la responsabilité du crime commis contre Étienne d’Asteux, et innocente les trois coupables. Brégeac a peur et stupidement signe. Remis à Jodot, le document est enfermé par lui et par Loubeaux dans une bouteille qu’ils ont trouvée sous le traversin d’Étienne d’Asteux et qu’ils conservent à tout hasard. Dès lors, ils tiennent Brégeac et peuvent le faire chanter quand ils voudront.

» Ils le tiennent. Mais ce sont des gaillards intelligents et qui préfèrent, plutôt que de s’épuiser en menus chantages, laisser Brégeac gagner ses grades dans l’administration. Au fond, ils n’ont qu’une idée, la découverte de ce trésor dont Brégeac a eu l’imprudence de leur parler. Or, Brégeac ne sait encore rien. Personne ne sait rien… personne, sauf cette petite fille qui a vu le paysage et qui, dans le mystère de son âme, garde obstinément la consigne du silence. Donc il faut attendre et veiller. Quand elle sortira du couvent où Brégeac l’a enfermée, on agira…

» Or, elle revient du couvent, et le lendemain même de son arrivée, il y a deux ans, Brégeac reçoit un billet